biogaz / poisons rejetés dans l’atmosphère

« BIO » COMME BIOGAZ
Le préfixe « bio » aurait pu vous laisser croire que les gaz qui seraient émis pendant les 60 années du fonctionnement de écopôle seraient de la même nature que ceux produits par la « biomasse » (débris végétaux, litières des animaux d’élevage, composts…) ou, tout simplement, semblables aux gaz des marais ou des tourbières et, qu’au fond, ces gaz pourraient, sans inconvénients, se répandre dans le Bois du Roi…
Pourtant, peu à peu, au fil des déclarations des porteurs du projet et à l’examen des documents qu’ils ont graduellement produits, il a bien fallu prendre conscience de l’inimaginable menace que les gigantesques volumes de biogaz produits exerceraient sur les populations riveraines.

Au départ, des matériaux « neutres »
Au départ, dans les années 90, le propriétaire forestier se limitait à vouloir combler la combe laissée par l’exploitation de la silice (arrêtée en 1992), réaménagée et reboisée, par des matériaux provenant de démolitions dans la région parisienne, matériaux neutres desquels les plâtres seraient exclus…(sans qu’il soit précisé de quelle manière !)
Puis vinrent les années 2000, la fondation de la société le Bois du Roi paysagé et ses projets de beaucoup plus grande ampleur, avec, pour finalité, la restauration du site dans l’état où il était avant l’ouverture de la carrière au début des années 1960…Seulement, un tel projet serait très onéreux et nécessiterait la création de ressources financières…

Un « biocentre » industriel… pour financer « la restauration des landes à callunes »
C’est alors qu’intervint la Société EACM qui conçut un projet global, projet industriel aux vastes proportions, dont la finalité est la « restauration des landes à callunes »   menacées de totale disparition du fait d’absence d’entretien imputable, d’ailleurs, au propriétaire-porteur de projet. Ce projet connu sous la risible appellation écopôle associe étroitement plusieurs atteintes irrémédiables au milieu naturel : défrichement d’une cinquantaine d’hectares de forêt, réactivation de l’extraction de la silice, ouverture d’un « centre technique d’enfouissement » de déchets industriels banals, création d’activités associées telles que le concassage de bétons ou l’épuration de terres contaminées par des hydrocarbures dans ce trop méconnu « biocentre ».

La vérité sur le « biogaz » = des torchères pendant 60 ans
Une telle industrialisation du Bois du Roi, nécessitait la modification des plans d’urbanisme des communes de Péroy les Gombries et d’Ormoy-Villers, qui y procédèrent docilement au cours de l’année 2013 et c’est grâce aux enquêtes publiques obligatoires que la vérité sur le biogaz a été révélée. Le mot « torchère » associé à la durée de 60 ans a ouvert les yeux d’un grand nombre de personnes qui avaient pu croire que les quantités émises seraient négligeables, que le « retour d’expérience » de l’industriel concerné lui permettait d’affirmer que quelques débris de bois ou de papier généreraient un peu de gaz, et que, par principe de précaution, la Sté EACM choisirait d’équiper son centre d’enfouissement d’un réseau de collecte et de traitement du biogaz…

Une centrale thermique de 2 mégawatts
Le dossier était révélateur : les 350 000 tonnes de déchets par an – bétons, briques, tuiles, carrelages, verres…- allaient produire assez de gaz pour alimenter une centrale thermique de 2 mégawatts assez puissante pour d’une part déshydrater les lixiviats et d’autre part pour que la revente d’électricité constitue une des ressources nécessaires à la « restauration des landes sèches à callunes ». Le moment était venu de ne plus traiter par la dérision ceux qui, lors de l’enquête publique, rappelaient que les matériaux « neutres », par définition, ne fermentent pas, et qu’ils ne nécessitent que l’autorisation d’ouverture pour la « classe 3 ».

Dr Jekyll et Mr Hide 
Or, il s’agit de tout autre chose, c’est-à-dire de la classe 2, qui permet la réception de déchets ménagers et assimilés, de boues de station d’épuration, de déchets de l’industrie alimentaire et hôtelière…D’un côté, côté Dr Jekyll, il s’agit d’une inoffensive et vertueuse action de préservation d’un milieu naturel rare et fragile, de l’autre, Mr Hyde manipule les quantités de déchets par dizaines de millions de tonnes et produit du « biogaz » par milliards de m3, engageant pour 60 ans les populations des villages à l’entour aux risques d’empoisonnement de l’atmosphère et de la nappe phréatique.

Chez Valois-Environnement, on sait compter, aussi
Si à EACM on compte beaucoup d’ingénieurs qui rechignent à descendre au niveau du protestataire inculte, incapable de s’informer et de comprendre raisonnablement les enjeux d’un développement durable, Valois-Environnement compte dans ses rangs plusieurs personnes capables de quelques calculs simples et de recherches dans les documentations existantes.
Ainsi, ne nous en tenant pas seulement aux 350 000 tonnes annuelles de Déchets Industriels Banals (D.I.B.), mais en partant de la puissance électrique de la centrale thermique annoncée mue par l’énergie libérée par la combustion du biogaz, connaissant le pouvoir énergétique de celui-ci il est facile de remonter au volume nécessaire de ce gaz soit entre 7 et 9 millions de m3/an. D’autre part, la quantité de gaz produite par ces D.I.B., qui ne sont pas des ordures ménagères mais qui en contiennent beaucoup, est approximativement connue…c’est le « retour d’expérience »…Nous pouvons donc affirmer que le projet écopôle a pris en compte l’enfouissement de 40 000 à 70 000 tonnes par an de matières fermentescibles.
Toutes les personnes qui sont allées à la déchetterie de Crépy en Valois savent à quoi s’en tenir sur le spectacle et les odeurs offerts par un « Centre d’Enfouissement Technique ».

Hydrogène sulfuré, acide sulfurique, phénols, benzènes, toluènes…
D’autre part, il est de notoriété publique que ce gaz, fort peu biologique, comporte une très forte teneur en polluants, principalement en soufre, mais aussi en C.O.V. (Composés Organiques Volatiles). Le porteur de projet garantira l’extraction de ce soufre, mais une recherche sur le « net » nous apprendra que les villages situés près de ce genre d’installation sont régulièrement empestés par l’hydrogène sulfuré et que, c’est fâcheux, leurs habitants inhalent de l’acide sulfurique. Quant aux polluants C.O.V., phénols, benzènes, toluènes pour ne citer que ces trois-là, leur nocivité est établie depuis des décennies. N’oublions pas non plus, l’ammoniac et les poussières…

"transfert potentiel en cas d'incident sur la barrière de protection" (sic)

voir les extraits du dossier de demande de permis d’Aménager déposé par la société E.A.C.M. :
bruits occasionnés, et quelques uns des polluants dangereux : poussières, sulfure d’hydrogène, benzène (cancérigène), ammoniac (irritant)

A votre santé !
Imaginons une enfance et une vie d’adulte qui s’écoulerait à proximité de cet écopôle : 60 années d’exposition aux poisons contenus dans le biogaz, qu’il s’échappe à la suite de fuites, de fausses manoeuvres ou d’accidents, qu’il persiste dans les « imbrûlés » des moteurs/alternateurs et de la torchère…Le résultat en serait immanquablement de graves affections, notamment de cancers.

BIOcentre, BIOcorridor, BIOdiversité, COMPATIBLES ?
Pour que l’horreur soit complète le porteur de projet a prévu d’implanter sur le carreau de l’ancienne carrière son « biocentre ». 20 000 à 30 000 tonnes par an de terres contaminées par des hydrocarbures ou par de multiples produits chimiques provenant de zones industrielles abandonnées. Ces énormes masses polluées seraient accumulées sur une aire imperméabilisée de 2 hectares, ensemencées de bactéries, chargées d’engrais agricoles, bâchées et ventilées pour y provoquer une intense fermentation. Cette ventilation générerait sa part de C.O.V. qui s’ajouterait à ceux produits par le biogaz de la décharge.

Avec de telles installations, Centre d’Enfouissement Technique et BIOcentre, le BIOcorridor a un funeste avenir devant lui…et l’air pur de la forêt deviendrait empoisonné tout autant que celui des zones industrielles des XIX ème et XX ème siècles.